lundi, juillet 31, 2006

par REMY RUSSOTTO, le samedi 29 juillet 2006



Peut-on dire que la liberté conspire sans cesse avec la nécessité ? Que le destin se boucle par l’effet de la liberté, et non par un geste malin ? Ce qui devait nous emmener au grand air nous bouclerait-il ? « De l’air ! de l’air ! », disait l’autre angoissé. Effectivement, on devient angoissé quand tous les gestes semblent rétrospectivement malins, et le présent ressemble chaque jour davantage à un futur antérieur prisonnier. Car on a pris l’air pour le verrou et la guillotine pour la clef. On a cru qu’il y avait des questions, pire, on s’efforce de tirer partout des réponses chargées de sens et d’en être satisfait. Chacun a la paranoïa qu’il mérite.

De là donc, cet attendrissement, cette douce nonchalance se transformant chaque année davantage en un far niente de haute couture. De là cette prédisposition à dire oui, quand naturellement on a déjà oublié la question. Car des questions, on s’en balance. Au revoir donc, et bonjour mademoiselle. Comment allez-vous ce matin ? Vous semblez légère. Avez-vous bien dormi ? « Oh oui monsieur, j’ai merveilleusement bien dormi ». Parfait ! Aux libertés utiles, je sommeille. Et quand vient le jour, j’aurai tout oublié. Des effets ! des effets qui fascinent ! et jamais, grands dieux, ces horribles causes (aux causes utiles des catastrophes sans nombre).