par ELEIN FLEISS, le dimanche 18 juin 2006
« J'ai entendu la foudre et du feu est tombé du ciel. Quelque chose m'a renversé par terre. Mes bras et mes jambes étaient immobilisés et j'avais le sentiment que ma tête allait exploser. » Jeudi, en Bulgarie, a eu lieu un violent orage. Danail Gueorguiev, un homme de 38 ans qui s’était abrité sous un arbre, a pu ainsi échapper à la mort, alors que soixante-dix de ses chèvres ont été tuées par la foudre, à quelques mètres de lui.
L’été dernier j’ai assisté à un orage spectaculaire en Allemagne. Je me trouvais dans un village, au bas d’une montagne, et avant que celle-ci ne disparaisse entièrement derrière un mur de nuages noirs, j’admirais les chèvres merveilleuses qui se trouvaient sur son flanc. L’orage a duré une demi-heure, une tornade est passée, et je me suis terriblement inquiétée pour les chèvres. Quand le ciel s’est dégagé, la montagne a réapparu, beaucoup d’arbres et la plupart des toits du petit village avaient été arrachés, mais les chèvres étaient là, dans un creux, serrées les unes contre les autres, indemnes.
Contrairement aux vaches, qui se foutent royalement de nous, humains, quand nous passons près d’elles, les chèvres viennent amicalement à notre rencontre et nous fixent de leurs drôles d’yeux dont la pupille est verticale. Il se peut même qu’elles nous lèchent la paume de la main avec leur langue râpeuse.
A Madrid, le Paseo du Prado, la magnifique artère qui passe devant le musée du même nom, fait l’objet d’un projet de réaménagement pour lequel on prévoit l’abattage de centaines d’arbres centenaires.
La baronne Thyssen, veuve du baron du même nom qui avait légué sa collection d’art à la ville de Madrid en 1993 et dont le musée se trouve aussi sur le Paseo du Prado, a menacé de s’attacher aux arbres si la ville ne renonçait pas à son projet. « Je chercherai d'autres amoureux de la nature comme moi et nous nous attacherons à chaque arbre pour empêcher qu'on ne les tue ; j'emporterai un panier repas et on verra bien qui me fait bouger de là. »
Il y a deux ans, à Nice – ville corrompue entre toutes, belle, italienne – un crime terrible a été commis par les crapules en place à la Mairie. Avenue Jean Médecin, la centaine de platanes centenaires qui faisaient toute la beauté de cette grande avenue, ont été abattus pour l’aménagement du tramway.
Un homme rencontré par hasard dans le Vieux Nice m’a raconté qu’une femme qu’il connaissait s’était attachée à un platane pour essayer de faire arrêter le massacre.
L’équipe de France de football est en train d’affronter celle de la Corée du Sud en Allemagne. A Leipzig.
En1933, mes grands-parents paternels ont fui la ville de Leipzig pour venir en France. En 1940, ils ont fui la ville de Paris, avec mon père qui avait 7 ans, pour le Brésil. Le voyage s’est fait par bateau. Lisbonne-Rio de Janeiro. Au Brésil, mon père qui était né à Paris est devenu brésilien et jouait au football presque chaque jour sur la plage. Beaucoup de ses amis étaient noirs. En 1947, mes grands-parents et mon père ont quitté le Brésil pour la France, où je suis née, vingt et un ans plus tard.
A Vienne, mardi, j’ai déjeuné avec une nouvelle amie, coréenne. Nous avons été dans un restaurant coréen – une de mes cuisines préférées. Pendant le repas, ma nouvelle amie m’a raconté une histoire d’amour malheureuse. Elle avait des larmes dans les yeux.
Il y a un moment des cris et des klaxons ont retenti dans la rue et j’ai su que la France avait marqué un but. Maintenant j’entends quelques voitures, des oiseaux chanter et j’attends le prochain but.
L’été dernier j’ai assisté à un orage spectaculaire en Allemagne. Je me trouvais dans un village, au bas d’une montagne, et avant que celle-ci ne disparaisse entièrement derrière un mur de nuages noirs, j’admirais les chèvres merveilleuses qui se trouvaient sur son flanc. L’orage a duré une demi-heure, une tornade est passée, et je me suis terriblement inquiétée pour les chèvres. Quand le ciel s’est dégagé, la montagne a réapparu, beaucoup d’arbres et la plupart des toits du petit village avaient été arrachés, mais les chèvres étaient là, dans un creux, serrées les unes contre les autres, indemnes.
Contrairement aux vaches, qui se foutent royalement de nous, humains, quand nous passons près d’elles, les chèvres viennent amicalement à notre rencontre et nous fixent de leurs drôles d’yeux dont la pupille est verticale. Il se peut même qu’elles nous lèchent la paume de la main avec leur langue râpeuse.
A Madrid, le Paseo du Prado, la magnifique artère qui passe devant le musée du même nom, fait l’objet d’un projet de réaménagement pour lequel on prévoit l’abattage de centaines d’arbres centenaires.
La baronne Thyssen, veuve du baron du même nom qui avait légué sa collection d’art à la ville de Madrid en 1993 et dont le musée se trouve aussi sur le Paseo du Prado, a menacé de s’attacher aux arbres si la ville ne renonçait pas à son projet. « Je chercherai d'autres amoureux de la nature comme moi et nous nous attacherons à chaque arbre pour empêcher qu'on ne les tue ; j'emporterai un panier repas et on verra bien qui me fait bouger de là. »
Il y a deux ans, à Nice – ville corrompue entre toutes, belle, italienne – un crime terrible a été commis par les crapules en place à la Mairie. Avenue Jean Médecin, la centaine de platanes centenaires qui faisaient toute la beauté de cette grande avenue, ont été abattus pour l’aménagement du tramway.
Un homme rencontré par hasard dans le Vieux Nice m’a raconté qu’une femme qu’il connaissait s’était attachée à un platane pour essayer de faire arrêter le massacre.
L’équipe de France de football est en train d’affronter celle de la Corée du Sud en Allemagne. A Leipzig.
En1933, mes grands-parents paternels ont fui la ville de Leipzig pour venir en France. En 1940, ils ont fui la ville de Paris, avec mon père qui avait 7 ans, pour le Brésil. Le voyage s’est fait par bateau. Lisbonne-Rio de Janeiro. Au Brésil, mon père qui était né à Paris est devenu brésilien et jouait au football presque chaque jour sur la plage. Beaucoup de ses amis étaient noirs. En 1947, mes grands-parents et mon père ont quitté le Brésil pour la France, où je suis née, vingt et un ans plus tard.
A Vienne, mardi, j’ai déjeuné avec une nouvelle amie, coréenne. Nous avons été dans un restaurant coréen – une de mes cuisines préférées. Pendant le repas, ma nouvelle amie m’a raconté une histoire d’amour malheureuse. Elle avait des larmes dans les yeux.
Il y a un moment des cris et des klaxons ont retenti dans la rue et j’ai su que la France avait marqué un but. Maintenant j’entends quelques voitures, des oiseaux chanter et j’attends le prochain but.
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