par ELEIN FLEISS, le vendredi 16 juin 2006
Vendredi soir. Le chemin vert.
Il commence sans vert aucun, lorsqu’on quitte le boulevard Saint-Germain, à l’Odéon, et qu’on entre dans la rue de l’Ecole de médecine.
A partir de là, tout est différent – c’est l’échappée.
Passée l’université René Descartes et la rue Hautefeuille, dont on suppose qu’elle doit son nom aux arbres touffus qui la bordaient, je jette toujours un coup d’œil sur la pâtisserie viennoise, même si je n’y vais plus depuis longtemps, pour vérifier qu’elle est toujours là.
Il faut traverser le boulevard Saint-Michel, quelques mètres encore du monde bruyant et oppressant que j'ai laissé derrière moi, puis c’est déjà la rue des Ecoles. A partir de là, plus rien ne viendra interrompre le chemin vert.
Sur la gauche, en face de la Sorbonne, le square Paul-Painlevé, inauguré en 1900 et où l’on trouve quelques arbres magnifiques.
Sur la droite, passée la rue Saint-Jacques, devant le collège de France, deux des plus beaux platanes de la ville entourent la statue de Dante.
Un peu avant le croisement avec la rue Monge, sur la droite, au bout de la rue des Bernardins qui finit en impasse, se trouve le petit hôtel Henry IV qui me semble être un endroit idéal pour passer une nuit avec la personne aimée.
C’est là aussi que commence le square Paul Langevin, créé en 1868 devant le bâtiment de l’ancienne école polytechnique et son magnifique double escalier dont les larges rampes sont entièrement recouvertes de verdure – la viorne.
Selon les saisons, l’escalier est dépouillé ou croule littéralement sous le feuillage.
En hiver, rien ne différencie les plantes grimpantes mortes de celles qui sont vivantes. Les ramifications de lignes qui se dessinent sur les murs sont nues.
Au début du printemps je scrute anxieusement les premiers signes de vie même si je ne peux dire ce que j’aime le plus, un mur envahi par les feuilles ou par les lignes qui parcourent la pierre.
Sur le haut mûr du bâtiment qui se trouve au fond du square, une immense nappe verte – de vigne vierge – frémit dans le vent. Plus loin, sur le même mur, des lignes sèches attestent de la mort d’une plante.
Ici se trouve un marronnier extraordinaire.
C’est la fin du jour et tous les verts deviennent sombre.
Les arbustes qui couvrent le double escalier sont en pleine feuillaison – jamais je ne pourrai me lasser de le regarder.
Le long des grilles, de ridicules pots de fleurs circulaires ont été installés autour du tronc des cerisiers. Je détourne le regard.
Plus bas, j’ai le choix : prendre la rue de Poissy ou la rue des Fossés Saint-Bernard. Dans la première, de loin, j'aperçois les deux grands platanes du collège des Bernardins – en travaux. Ils sont en piteux état. Je n'aime pas voir un platane récemment taillé et décide donc de longer l’Université Jussieu – en travaux également – par la rue des Fossés Saint-Bernard.
Sur ma droite, ligne de platanes en pleine beauté qui se termine, au croisement avec le boulevard Saint-Germain et les quais, devant l’institut du monde arabe, par un platane plus immense que tous ceux qui le précèdent. Cet arbre fait partie de ceux qui jalonnent mon chemin.
La traversée de la Seine par le Pont de Sully peut à elle seule me réconcilier avec Paris, même si dans ce sens-là, lorsque je retourne sur la rive droite, la traversée se fait à contrecœur.
Ce soir, au-dessus de Notre-Dame, le ciel est bleu et rose, tout en traînées horizontales.
En amont, une foule joyeuse s’est installée sur les berges, depuis le Pont, en direction d’Austerlitz.
Au loin la bibliothèque de France – rose.
Traversée de l’île Saint-Louis. Densité verte du square sans nom de l'extrémité de l'île et sur ma gauche, le mystérieux jardin de la magnifique demeure.
Deuxième partie du pont, il est 22 heures 30, les réverbères s’allument. Ciel fuchsia et violet. Lumières des phares sur les voies rapides. Le banc aux Polonais ivres est vide.
Square Henri Galli, plusieurs platanes centenaires et magnifiques. C’est la fin.
Il commence sans vert aucun, lorsqu’on quitte le boulevard Saint-Germain, à l’Odéon, et qu’on entre dans la rue de l’Ecole de médecine.
A partir de là, tout est différent – c’est l’échappée.
Passée l’université René Descartes et la rue Hautefeuille, dont on suppose qu’elle doit son nom aux arbres touffus qui la bordaient, je jette toujours un coup d’œil sur la pâtisserie viennoise, même si je n’y vais plus depuis longtemps, pour vérifier qu’elle est toujours là.
Il faut traverser le boulevard Saint-Michel, quelques mètres encore du monde bruyant et oppressant que j'ai laissé derrière moi, puis c’est déjà la rue des Ecoles. A partir de là, plus rien ne viendra interrompre le chemin vert.
Sur la gauche, en face de la Sorbonne, le square Paul-Painlevé, inauguré en 1900 et où l’on trouve quelques arbres magnifiques.
Sur la droite, passée la rue Saint-Jacques, devant le collège de France, deux des plus beaux platanes de la ville entourent la statue de Dante.
Un peu avant le croisement avec la rue Monge, sur la droite, au bout de la rue des Bernardins qui finit en impasse, se trouve le petit hôtel Henry IV qui me semble être un endroit idéal pour passer une nuit avec la personne aimée.
C’est là aussi que commence le square Paul Langevin, créé en 1868 devant le bâtiment de l’ancienne école polytechnique et son magnifique double escalier dont les larges rampes sont entièrement recouvertes de verdure – la viorne.
Selon les saisons, l’escalier est dépouillé ou croule littéralement sous le feuillage.
En hiver, rien ne différencie les plantes grimpantes mortes de celles qui sont vivantes. Les ramifications de lignes qui se dessinent sur les murs sont nues.
Au début du printemps je scrute anxieusement les premiers signes de vie même si je ne peux dire ce que j’aime le plus, un mur envahi par les feuilles ou par les lignes qui parcourent la pierre.
Sur le haut mûr du bâtiment qui se trouve au fond du square, une immense nappe verte – de vigne vierge – frémit dans le vent. Plus loin, sur le même mur, des lignes sèches attestent de la mort d’une plante.
Ici se trouve un marronnier extraordinaire.
C’est la fin du jour et tous les verts deviennent sombre.
Les arbustes qui couvrent le double escalier sont en pleine feuillaison – jamais je ne pourrai me lasser de le regarder.
Le long des grilles, de ridicules pots de fleurs circulaires ont été installés autour du tronc des cerisiers. Je détourne le regard.
Plus bas, j’ai le choix : prendre la rue de Poissy ou la rue des Fossés Saint-Bernard. Dans la première, de loin, j'aperçois les deux grands platanes du collège des Bernardins – en travaux. Ils sont en piteux état. Je n'aime pas voir un platane récemment taillé et décide donc de longer l’Université Jussieu – en travaux également – par la rue des Fossés Saint-Bernard.
Sur ma droite, ligne de platanes en pleine beauté qui se termine, au croisement avec le boulevard Saint-Germain et les quais, devant l’institut du monde arabe, par un platane plus immense que tous ceux qui le précèdent. Cet arbre fait partie de ceux qui jalonnent mon chemin.
La traversée de la Seine par le Pont de Sully peut à elle seule me réconcilier avec Paris, même si dans ce sens-là, lorsque je retourne sur la rive droite, la traversée se fait à contrecœur.
Ce soir, au-dessus de Notre-Dame, le ciel est bleu et rose, tout en traînées horizontales.
En amont, une foule joyeuse s’est installée sur les berges, depuis le Pont, en direction d’Austerlitz.
Au loin la bibliothèque de France – rose.
Traversée de l’île Saint-Louis. Densité verte du square sans nom de l'extrémité de l'île et sur ma gauche, le mystérieux jardin de la magnifique demeure.
Deuxième partie du pont, il est 22 heures 30, les réverbères s’allument. Ciel fuchsia et violet. Lumières des phares sur les voies rapides. Le banc aux Polonais ivres est vide.
Square Henri Galli, plusieurs platanes centenaires et magnifiques. C’est la fin.
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