par ALEXANDRE CAUSIN, le mardi 16 mai 2006
Après une moche nuit de sommeil interrompue à plusieurs reprises par les revendications de Ferdinand – je renonce à contextualiser : qui est Ferdinand ? où vis-je ? quel est mon âge ? quels revenus ? ségolène ou françois ? J’écris comme si vous connaissiez tout de mes antécédents. J’écris comme si j’étais une de ces vedettes du samedi dans Libération, sauf que je ne dis pas : « ô quel malheur les tchétchènes israël la pollution la pauvreté les banlieues le métro c’est-à-dire la misère toujours ailleurs « moi je vais bien merci je suis écrivain ». C’est étonnant comme c’est toujours mauvais, avez-vous remarqué ? – à sept heures du matin, débarquent quatre maçons flamands armés de poutrelles en béton armé. Ils sont là pour couler une dalle dans la cage d’escalier. J’ai des soucis de propriétaire, c’est lamentable. « Posséder un tapis, c’est déjà trop », disait Jack. Il avait sans nul doute raison, mais j’ai toujours fait preuve d’une grande couardise lorsqu’il s’agissait de se confronter aux rudesses de la belle étoile. Un autre disait : « La propriété, c’est pas seulement le vol, c’est aussi le crime ». Très juste ! « Exproprions, exproprions, les salauds cornichons », comme dirait le plus grand de tous les Belges.
Les brutes commencent leur travail de démolition, les scies hurlent, Ferdinand aussi. Sa mère le mène dans les quartiers les plus paisibles de l’ambassade. Il se calme.
Par la suite, la journée consiste à surveiller les travaux. « Mon cher, je suis éreinté, je suis en plein travaux, j’ai des ouvriers à la maison ! ». Ça m’angoisse parce que je ne sais pas y faire. Je laisse ces forcenés amocher la rampe d’escalier, rayer les marches sans mot dire. J’ai des vapeurs de prolétaire. « Les pauvres, ils font un métier si difficile… ».
L’après-midi, je me paye des charentaises au « palais de la pantoufle », rentre très fier et les enfile illico. Je vais bien.
A la tombée de la nuit, il pleut.
Les brutes commencent leur travail de démolition, les scies hurlent, Ferdinand aussi. Sa mère le mène dans les quartiers les plus paisibles de l’ambassade. Il se calme.
Par la suite, la journée consiste à surveiller les travaux. « Mon cher, je suis éreinté, je suis en plein travaux, j’ai des ouvriers à la maison ! ». Ça m’angoisse parce que je ne sais pas y faire. Je laisse ces forcenés amocher la rampe d’escalier, rayer les marches sans mot dire. J’ai des vapeurs de prolétaire. « Les pauvres, ils font un métier si difficile… ».
L’après-midi, je me paye des charentaises au « palais de la pantoufle », rentre très fier et les enfile illico. Je vais bien.
A la tombée de la nuit, il pleut.
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