par SEBASTIEN CARPENTIERS, le mardi 11 juillet 2006
Jour normal, bien régulier. Membre ordinaire d’une classe prolifique.
Laissons l’ouvrage où on l’avait abandonné ; avec Henry David Thoreau : « Je suis dans l’affreuse nécessité d’être ce que je suis ».
Aussi ce matin.
Moins de dix minutes d’automobile séparent le foyer familial de l’officine où l’on m’emploie charitablement comme gratte-papier. Presque personne sur la route.
Presque personne au boulot non plus.
Plus personne nulle part, d’ailleurs…
On est vraiment tout seul.
Avant d’entrer, on rencontre quatre individus sur la prairie qui borde l’immeuble où j’exerce mes talents :
Je m’attache, dès l’aube, à expédier au plus vite les affaires que Lucienne, l’institutrice qui me sert de chef, a osé me confier. C’est le prix à payer pour être tranquille cet après-midi.
Entre deux misérables instants travaillés, j’écris à ma bien-aimée :
« Mon amour,
Ici tout va bien.
J'ai, cependant, tué quatre très jeunes clients par erreur.
Heureusement, je n'ai rien. Cet incident aurait pu mal tourner.
On aurait vraiment dit des malfrats.
Bisous ».
Après-midi sur le mode de l’enthousiasme feint en établissement bancaire.
Entre deux strophes de l’épitaphe que je rédige en hommage à Daniel (in memoriam), et entre deux vagues d’ennui, j’écris à nouveau à ma perle :
« Coucou mon trésor,
Ici ça va bien mais il fait très chaud. Il doit y avoir un problème avec le chauffage. On a reçu des instructions qu’on pouvait enlever nos cravates. C’est terrible. Je transpire à mort. On ne peut pas ouvrir les fenêtres. On a soif, on voit des mirages au loin, alors on avance pour trouver de l’eau, mais on ne trouve rien. Il paraît que le chauffagiste pourrait arriver dans l’après-midi, mais il est fort probable qu’il se perde dans les dunes, parce que la piste a été recouverte de sable. Quelques salariés ont tenté de couper les aérations qui soufflent de l’air chaud, mais sans résultats. Je crains d’attraper une insolation, parce que les photocopieuses et l’économat sont loin, et les palmiers rares pour se protéger du soleil. Viens m’apporter à boire. Bisous ».
16 :09. Je pars, déshydraté.
Fumier de revenu cadastral. Une fois de plus, malédiction, un papier manque pour la déclaration.
Jour normal, donc. Journée classée.
Laissons l’ouvrage où on l’avait abandonné ; avec Henry David Thoreau : « Je suis dans l’affreuse nécessité d’être ce que je suis ».
Aussi ce matin.
Moins de dix minutes d’automobile séparent le foyer familial de l’officine où l’on m’emploie charitablement comme gratte-papier. Presque personne sur la route.
Presque personne au boulot non plus.
Plus personne nulle part, d’ailleurs…
On est vraiment tout seul.
Avant d’entrer, on rencontre quatre individus sur la prairie qui borde l’immeuble où j’exerce mes talents :
Je m’attache, dès l’aube, à expédier au plus vite les affaires que Lucienne, l’institutrice qui me sert de chef, a osé me confier. C’est le prix à payer pour être tranquille cet après-midi.
Entre deux misérables instants travaillés, j’écris à ma bien-aimée :
« Mon amour,
Ici tout va bien.
J'ai, cependant, tué quatre très jeunes clients par erreur.
Heureusement, je n'ai rien. Cet incident aurait pu mal tourner.
On aurait vraiment dit des malfrats.
Bisous ».
Après-midi sur le mode de l’enthousiasme feint en établissement bancaire.
Entre deux strophes de l’épitaphe que je rédige en hommage à Daniel (in memoriam), et entre deux vagues d’ennui, j’écris à nouveau à ma perle :
« Coucou mon trésor,
Ici ça va bien mais il fait très chaud. Il doit y avoir un problème avec le chauffage. On a reçu des instructions qu’on pouvait enlever nos cravates. C’est terrible. Je transpire à mort. On ne peut pas ouvrir les fenêtres. On a soif, on voit des mirages au loin, alors on avance pour trouver de l’eau, mais on ne trouve rien. Il paraît que le chauffagiste pourrait arriver dans l’après-midi, mais il est fort probable qu’il se perde dans les dunes, parce que la piste a été recouverte de sable. Quelques salariés ont tenté de couper les aérations qui soufflent de l’air chaud, mais sans résultats. Je crains d’attraper une insolation, parce que les photocopieuses et l’économat sont loin, et les palmiers rares pour se protéger du soleil. Viens m’apporter à boire. Bisous ».
16 :09. Je pars, déshydraté.
Fumier de revenu cadastral. Une fois de plus, malédiction, un papier manque pour la déclaration.
Jour normal, donc. Journée classée.
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