par ALEXANDRE CAUSIN, le mercredi 17 mai 2006
7h03, réveillé brutalement, à nouveau, par les forçats du béton. J’ai du temps devant moi avant l’usine et décide de passer au consulat de France pour régler les problèmes d’état civil de Ferdinand. Il ne peut décemment pas rester dans son état actuel de Belgitude exclusive. Il sera donc Belgo-Franco-Italien. C’est peut-être inutile et un peu ridicule, mais j’espère qu’il aura ainsi moins de chance de devenir un de ces odieux supporter de foot. «Allez les bleus », « Allez les diables », « Forza Azzurri », quels cons. C’est la seule chose qu’ils sont foutus de se rappeler de leur « être » national. Imagine-t-on des « Lisez Honoré (Balzac) ! Ecoutez Dante (Alighieri) ! Admirez James (Ensor) » ? Alors évidemment, après c’est facile de dire : « La nation, c’est idiot, regardez ces cons de supporters se foutant sur la gueule ». La nation, c’est la langue. Et la langue c’est tout. Godard, par exemple, diriez-vous qu’il est suisse ? Non, parce que la Suisse n’est qu’un conglomérat de banques sans langue. (Un peu comme l’Europe à laquelle on a dit non, pour un temps). Le « plus con des suisses pro-chinois » est Français. Après, vous pouvez vous prétendre « citoyen du monde », si vous n’avez pas peur du ridicule.
Matinée très française donc, consulat, puis café sur la belle place de la Liberté (c’est étonnant une place de la Liberté dans un pays qui n’a pas coupé la tête au monarque), Libération – rien d’autre qu’un bon Skorecki, comme d’habitude –, une Gitanes internationale, une touriste française cherchant à photographier des maisons Art nouveau et qui me demande pourquoi les façades verticales apparaissent horizontalement sur son appareil numérique. Je m’aperçois rapidement qu’elle est folle et me sauve à la première occasion.
Après ça, blackout entre 10 h 30 et 19 h. (usine, en roue libre).
Je rentre en passant par le beau Quai du Commerce et son allée d’arbres. Je pense à Baudelaire, qui s’était tant déplu à Bruxelles : « Des balcons partout, personne aux balcons ». Quai du Commerce, pas de commerces. Des arbres qui donnent envie de paresser à l’ombre, pas de bancs...
Fameux roti de porc.
Vin blanc de Vénétie et d’excellentes Gitanes au dessert.
Matinée très française donc, consulat, puis café sur la belle place de la Liberté (c’est étonnant une place de la Liberté dans un pays qui n’a pas coupé la tête au monarque), Libération – rien d’autre qu’un bon Skorecki, comme d’habitude –, une Gitanes internationale, une touriste française cherchant à photographier des maisons Art nouveau et qui me demande pourquoi les façades verticales apparaissent horizontalement sur son appareil numérique. Je m’aperçois rapidement qu’elle est folle et me sauve à la première occasion.
Après ça, blackout entre 10 h 30 et 19 h. (usine, en roue libre).
Je rentre en passant par le beau Quai du Commerce et son allée d’arbres. Je pense à Baudelaire, qui s’était tant déplu à Bruxelles : « Des balcons partout, personne aux balcons ». Quai du Commerce, pas de commerces. Des arbres qui donnent envie de paresser à l’ombre, pas de bancs...
Fameux roti de porc.
Vin blanc de Vénétie et d’excellentes Gitanes au dessert.
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