mercredi, juillet 19, 2006

par FABRICE DELMEIRE, le mardi 18 juillet 2006

Elle prend une photo de nous, un autoportrait, à l’aide d’un jetable Kodak. Elle en fait plein, tout le temps. Tout comme elle filme depuis ses 13 ans avec la même caméra. - Des heures de film dont on pourrait faire un montage d’une heure trente sans même que ce soit chiant !



Elle marche très vite. C’est un jeune femme pressée. Elle a un peu chaud mais ne le montre pas. Trop heureuse dans son nouveau sweat, les manches un peu trop larges, avec une fente au poignet où on peut passer les pouces. Elle tire dessus pour les allonger encore. Et le col lui rappelle les sensations enfouies de l’enfance. A son poitrail un calicot.

Elle fait encore quelques allusions aimables mais rien qui facilite les échanges. Elle est toujours pendue à son portable. Elle parle de stalkers qui l’assaillent par sms, elle parle de types mignons, de coups d’un soir, des one night stand comme elle dit. Elle dit Ma mère m’a fait pleurer deux fois aujourd’hui. Oh je me suis cachée bien sûr - elle serre les bras devant le visage, fait mine de se pelotonner comme à l’arrière d’une voiture. Elle dit Ca va maman, c’est bon. J’ai un boulot, je commence un doctorat, j’ai des perspectives d’avenir. Elle pense : tu vas me lâcher un peu ? Elle dit Je ressemble trop à ma mère, ça me fait peur. Elle dit les gens n’ont aucun sens du cadre.

A la mort des étoiles la gravité est énorme, si importante que même la lumière ne peut s'en échapper. Après la nymphose dans un abri en gravier, l'animal, beaucoup plus foncé, remonte à la surface pour la métamorphose.

Et je danse une gigue parmi les papillons de nuit.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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19:01  

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