dimanche, juillet 16, 2006

par SEBASTIEN CARPENTIERS, le vendredi 14 juillet 2006

Jour de révolte.

Panem et circenses.
Boulangerie : plus de couques suisses longues.
Librairie : le magazine ‘Elle’ disserte sur le régime d’été ; ‘Le Monde des Livres’ le subi.

Débarquement à l’atelier. Rituel matinal d’installation à mon bureau.
Concentration intense : le respect de la règle garantit l’efficacité du rituel et, au-delà, la préservation de l’ordre sacré. Il est important d’ouvrir les programmes selon une séquence définie et immuable.



On devine, à travers l’enchaînement des icônes, visible ci-dessus, un manquement à l’ordre sacré qui ne présage rien de bon. Bourde dramatique dont je paierai les conséquences. Une bagarre entre collègues éclate d’ailleurs peu après. Refuge aux toilettes, où je réalise le glacial ‘Autoportrait aux deux faïences’.


Midi trente. Descente à la cantine.
Sandwiche et blague d‘employé de banque : « Vittorio de Sicav tournait des films d’action par obligation ».

L’ordre sacré est complètement rompu. Je n’ai pas respecté le rituel.

De retour à mon poste, je fais d’ailleurs le point, en écrivant à mon âme sœur :
« Coucou mon amour !
Ici tout va bien. On a tous décidé de changer de fonction et de bureau. Chacun prend la place de la personne la plus proche à sa droite. J'ai eu beaucoup de chance, je suis devenue directrice. J'ai un beau bureau, une fonction importante, de belles boucles d'oreille et une jolie jupe.
Sinon rien de spécial. Mon nouveau travail n'est pas si difficile ».
Un peu plus tard, suite aux conséquences du sacrilège commis ce matin, nouvelle missive à ma dulcinée :
« Ici tout va bien... On est sans chefs...
On a profité de leur absence pour prendre le pouvoir. On a tout réorganisé.
Je suis devenu directeur d'un service qui n'existe pas. C'est beaucoup plus cool. J'ai un bureau le long du boulevard, une belle vue, et une grande télé ».
Un peu plus tard, dans le chaos général de ce vendredi après-midi, je demande à un collègue, assis, de photographier l’agression que je vais commettre sur Bruno.



Retour au foyer.

L’ordre est rompu : le Liban est en feu. Espérons que nos amis libanais pourront quitter ce brasier au plus vite.

Départ pour les collines autour de Liège, où, reçus comme des princes, mais sans le Prince, nous passons une délicieuse soirée.

23:40. Retour pour Bruxelles.



La photo penchée accroît l’impression de vitesse. J’en ai bien besoin parce que je souhaite arriver dans mon lit au plus vite.
Le jour prend fin.