par SEBASTIEN CARPENTIERS, le jeudi 13 juillet 2006
6:38. La faim du chat me réveille. Tiré du lit par une envie de Whiskas.
Mais les autres, que font-ils ?
Des mères accouchent, des médecins greffent, des psychologues rassurent, des psychanalyse se taisent, des juges tranchent, des chiens mordent des hommes, de gros poissons mangent des petits, des soldats fouillent des cavernes afghanes. Des hommes violent des femmes, des femmes vendent leurs enfants, des politiques débattent, des magiciens font disparaître des objets, des inventeurs en font apparaître. Des professeurs enseignent leur savoir, des vieux meurent et avec eux des langues s'éteignent, des explorateurs fouillent le fond de la mer, des gens tremblent, d'autres gigotent. Des Africains se scarifient, des Russes boivent, des Chinois font du karaté, des vieilles Anglaises boivent du thé, des Argentins se rebellent, des Mexicains font la sieste. Des traducteurs traduisent, des scaphandriers visitent des épaves, des chercheurs trouvent, des chasseurs tirent, des curés prient, des postiers trient les lettres, des testeurs testent, des promeneurs marchent, des gourous convainquent, des pauvres s'enrichissent, des riches s'appauvrissent, des riches s'enrichissent, des pauvres s'appauvrissent. Des personnes gémissent, des individus réfléchissent, des radins calculent, des généreux donnent, des transsexuels admirent leur nouvelle bite, des pompiers éteignent des feux, des policiers arrêtent des bandits. Un se cure le nez, un met ses chaussures, un coiffeur coupe, un charcutier étripe. Des généticiens clonent, des gens s'embrassent, se frappent, se caressent, se pincent. Des dormeurs rêvent, ronflent, pètent, bavent, des malades toussent, des gens dorment, d'autres pissent, d'autres chient, d'autres vomissent, d'autres saignent, d'autres se mouchent, des gens se noient, des gens se pendent, des gens étouffent, des gens tombent de haut, des gens pleurent. Certains rient, certains se rasent, certains se sèchent, d'autres s'épilent. Des enfants naissent, des vendeurs arnaquent, des chanteurs hurlent, des malheureux se piquent, des acteurs tournent; des gens conduisent des voitures. Des travailleurs percent, trouent, forent, vissent, clouent, rivettent, poncent, gravent, collent, accolent, décollent, montent, démontent, plient, déplient, fondent, moulent, tracent, taillent, détaillent. Des absents ont tort.
16:09. Fin des heures rémunérées. Toute la journée, devant mon écran rayonnant : longue séance de luminothérapie. D’humeur contrariée, j’écrirais à l’Ordre des Médecins : « Nous comptons sur votre fidélité au serment d’Hippocrate pour que vous fassiez cesser cette médication abusive ».
Mais, plutôt d’humeur radieuse, nous sortons, ce qui, demain, me permettra d’écrire à ma moitié, entre deux affaires urgentes :
« Mon amour,
Merci pour ce beau voyage qu’on a fait ensemble.
C’est vrai qu’on est pas parti très loin.
Qu’il faisait lourd.
Qu’il faisait noir, et alors qu’on ne voyait pas beaucoup les paysages.
Qu’on est parti que 10 minutes.
Que c’était avec ma vieille Polo de 10 ans.
Qu’on a pas trouvé tous les produits qu’on avait indiqués sur la liste.
Mais c’était magnifique.
Bisous ».
Une photo de notre voyage.
Rayon boucherie.
Bref retour au foyer, pour une tentative avortée de défaire le truc en bois qui pend sur ce costume bleu.
Régal de salade liégeoise. Dite aussi « salade au vinaigre » : haricots verts, pommes de terre, lardons et leur sauce, ciboulette, un chouïa d’échalotes, vinaigre blanc. Institution culinaire familiale pour dîner animé ; fatigués, on délire tous un peu.
Le jour est déjà dépassé.
Mais les autres, que font-ils ?
Des mères accouchent, des médecins greffent, des psychologues rassurent, des psychanalyse se taisent, des juges tranchent, des chiens mordent des hommes, de gros poissons mangent des petits, des soldats fouillent des cavernes afghanes. Des hommes violent des femmes, des femmes vendent leurs enfants, des politiques débattent, des magiciens font disparaître des objets, des inventeurs en font apparaître. Des professeurs enseignent leur savoir, des vieux meurent et avec eux des langues s'éteignent, des explorateurs fouillent le fond de la mer, des gens tremblent, d'autres gigotent. Des Africains se scarifient, des Russes boivent, des Chinois font du karaté, des vieilles Anglaises boivent du thé, des Argentins se rebellent, des Mexicains font la sieste. Des traducteurs traduisent, des scaphandriers visitent des épaves, des chercheurs trouvent, des chasseurs tirent, des curés prient, des postiers trient les lettres, des testeurs testent, des promeneurs marchent, des gourous convainquent, des pauvres s'enrichissent, des riches s'appauvrissent, des riches s'enrichissent, des pauvres s'appauvrissent. Des personnes gémissent, des individus réfléchissent, des radins calculent, des généreux donnent, des transsexuels admirent leur nouvelle bite, des pompiers éteignent des feux, des policiers arrêtent des bandits. Un se cure le nez, un met ses chaussures, un coiffeur coupe, un charcutier étripe. Des généticiens clonent, des gens s'embrassent, se frappent, se caressent, se pincent. Des dormeurs rêvent, ronflent, pètent, bavent, des malades toussent, des gens dorment, d'autres pissent, d'autres chient, d'autres vomissent, d'autres saignent, d'autres se mouchent, des gens se noient, des gens se pendent, des gens étouffent, des gens tombent de haut, des gens pleurent. Certains rient, certains se rasent, certains se sèchent, d'autres s'épilent. Des enfants naissent, des vendeurs arnaquent, des chanteurs hurlent, des malheureux se piquent, des acteurs tournent; des gens conduisent des voitures. Des travailleurs percent, trouent, forent, vissent, clouent, rivettent, poncent, gravent, collent, accolent, décollent, montent, démontent, plient, déplient, fondent, moulent, tracent, taillent, détaillent. Des absents ont tort.
16:09. Fin des heures rémunérées. Toute la journée, devant mon écran rayonnant : longue séance de luminothérapie. D’humeur contrariée, j’écrirais à l’Ordre des Médecins : « Nous comptons sur votre fidélité au serment d’Hippocrate pour que vous fassiez cesser cette médication abusive ».
Mais, plutôt d’humeur radieuse, nous sortons, ce qui, demain, me permettra d’écrire à ma moitié, entre deux affaires urgentes :
« Mon amour,
Merci pour ce beau voyage qu’on a fait ensemble.
C’est vrai qu’on est pas parti très loin.
Qu’il faisait lourd.
Qu’il faisait noir, et alors qu’on ne voyait pas beaucoup les paysages.
Qu’on est parti que 10 minutes.
Que c’était avec ma vieille Polo de 10 ans.
Qu’on a pas trouvé tous les produits qu’on avait indiqués sur la liste.
Mais c’était magnifique.
Bisous ».
Une photo de notre voyage.
Rayon boucherie.
Bref retour au foyer, pour une tentative avortée de défaire le truc en bois qui pend sur ce costume bleu.
Régal de salade liégeoise. Dite aussi « salade au vinaigre » : haricots verts, pommes de terre, lardons et leur sauce, ciboulette, un chouïa d’échalotes, vinaigre blanc. Institution culinaire familiale pour dîner animé ; fatigués, on délire tous un peu.
Le jour est déjà dépassé.
1 Comments:
Quelle est la part du réel ou de l'imaginaire, non lo so.
Mais qu'importe. L'humour, la fantaisie et surtout la finesse de l'écriture, quel régal.
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