par FABRICE DELMEIRE, le mercredi 19 juillet 2006
Bruxelles, tes mercredis suffocants à la gomme arabique, inondés de l’idole. Les silhouettes se croisent sans se reconnaître en bordures des cases. - Alors, j’ai un 33, un 50 et un double expresso ! Prendre un pastis juste pour le plaisir de la carafe Ricard à l’ancienne, sensuellement bombée, courbes prometteuses d’une ivresse ensoleillée et son petit verre trapu bien campé sur son pied. Une grande tige, très masculine, gaulée comme un parallélépipède rectangle, vient s’imbriquer à la table voisine.
Dans les hauts-parleurs, une fois n’est pas coutume, des airs rétros, quelques flonflons puis de la bossa alanguie, diluée dans l’air telle un soupçon de menthe à l’eau. Les déplacements se font liquides.
Les joueurs de carte dissimulent l’argent sous un tapis de fortune effiloché, boivent des Carlsberg grenadine dans des verres à vin, mâchouillent pour certains un bâton de réglisse. Les doyens, en baskets bas de gamme et polo pastel, jaune ou parme, se plongent en une partie d’échecs. Mains devant la bouche, reposant le menton, croisées sur les genoux, en coupe au-dessus des yeux, tête penchée, bras croisés derrière la nuque, poing sur la tempe, ils reposent tels des olympiens de l’apnée cérébrale. Et l’aquarium est immense.
***
Deux heures du mat, j’ai des frissons (Chagrin d’amour). Reçu un curieux texto :
Je fais le Maure, hisse et ho / Et je fais route vers Carthage.
Le numéro m’est inconnu.
En quittant la cuisine, j’éteins le transistor, Françoise Hardy m’invite à courir à perdre haleine.
Et je ne connais d’icelles que ces nuits, longues où je dors sans personne. Une telle est à Hong-Kong, telle autre est dans l’Essonne. Et pourvu qu’elles répondent et pour peu qu’on les sonne, je me perds dans les fractions de quelques secondes.
De la petite monnaie.
Aujourd’hui le docteur Costa a refusé de me prendre en consultation.
- Vous n’êtes pas prêt, vous n’êtes pas encore assez désenchanté.
- Mais docteur, pourtant, je vous assure !…
Dans les hauts-parleurs, une fois n’est pas coutume, des airs rétros, quelques flonflons puis de la bossa alanguie, diluée dans l’air telle un soupçon de menthe à l’eau. Les déplacements se font liquides.
Les joueurs de carte dissimulent l’argent sous un tapis de fortune effiloché, boivent des Carlsberg grenadine dans des verres à vin, mâchouillent pour certains un bâton de réglisse. Les doyens, en baskets bas de gamme et polo pastel, jaune ou parme, se plongent en une partie d’échecs. Mains devant la bouche, reposant le menton, croisées sur les genoux, en coupe au-dessus des yeux, tête penchée, bras croisés derrière la nuque, poing sur la tempe, ils reposent tels des olympiens de l’apnée cérébrale. Et l’aquarium est immense.
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Deux heures du mat, j’ai des frissons (Chagrin d’amour). Reçu un curieux texto :
Je fais le Maure, hisse et ho / Et je fais route vers Carthage.
Le numéro m’est inconnu.
En quittant la cuisine, j’éteins le transistor, Françoise Hardy m’invite à courir à perdre haleine.
Et je ne connais d’icelles que ces nuits, longues où je dors sans personne. Une telle est à Hong-Kong, telle autre est dans l’Essonne. Et pourvu qu’elles répondent et pour peu qu’on les sonne, je me perds dans les fractions de quelques secondes.
De la petite monnaie.
Aujourd’hui le docteur Costa a refusé de me prendre en consultation.
- Vous n’êtes pas prêt, vous n’êtes pas encore assez désenchanté.
- Mais docteur, pourtant, je vous assure !…
2 Comments:
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